Trelly.
François Lequiller revisite la naissance du Redoutable
L’écrivain de Trelly (Manche), François
Lequiller a sorti son huitième roman, il y a quelques mois. Une histoire d’espionnage autour de la construction, à Cherbourg, du premier sous-marin à propulsion nucléaire, le Redoutable.
Il passe son temps entre l’Ile-de-France et
la Normandie. Mais c’est dans la campagne normande, à Trelly près de Coutances (Manche) que François Lequiller trouve son inspiration pour
l’écriture de ses romans. L’intrigue du dernier en date, Le projet Cœlacanthe, se déroule en grande partie à Cherbourg-en-Cotentin lorsque la France lance son projet de construction
de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, les SNLE, dans les années 1960.
Des romans historiques ancrés dans le
local
« C’est un roman d’espionnage. Je suis
tombé sur les mémoires de quelqu’un de ma famille, François Lemière, ingénieur en génie maritime, qui a été un des pionniers de l’aventure du Redoutable, le premier sous-marin
nucléaire construit à Cherbourg. Un lecteur local m’a lancé le défi d’écrire ce livre. »
Beaucoup de ses romans, il en est à son
huitième, viennent de rencontres avec ses lecteurs qui lui racontent une histoire du coin. « J’aime être ancré quelque part, dans un contexte historique. Je suis un écrivain régional
», aime-t-il préciser.
L’intrigue est complètement inventée mais
basée sur des faits et réalités historiques. « François Lemière n’a jamais été confronté à l’espionnage russe, mais lorsqu’il a lu le manuscrit, il a tout de suite dit que l’histoire
était réaliste, crédible. » En fait, ce sont deux histoires qui s’entremêlent à l’intrigue principale. L’une débute pendant la Deuxième Guerre mondiale et l’autre en 1959,
lorsque « le général de Gaulle prend la décision de lancer l’ambitieux projet Cœlacanthe. »
« Apprendre tout en lisant »
Le choix de l’auteur de brasser la période
de l’après-guerre, jusqu’au 29 mars 1967, jour du lancement du Redoutable, n’est pas dû au hasard. Le roman est prétexte à un regard sur les trente glorieuses. « Tout le début
du roman, je l’ai écrit avec l’idée de montrer comment la France a changé dans les années 1950, retracer cette période où certains n’avaient toujours pas les commodités premières.
» C’est un peu la marque de fabrique de François Lequiller. Montrer une perspective historique, très documentée, avec une histoire parallèle qui permet « d’apprendre tout en
lisant. »
Un goût d’espionnage
Le projet
Cœlacanthe contient tous
les ingrédients du roman d’espionnage. « J’ai essayé de me mettre dans la tête des espions, ces gens pleins de contradictions. Alors oui, j’ai forcément des personnages un peu clichés.
» Hirondelle rouge, par exemple, est la femme fatale obligatoirement présente dans cette catégorie d’ouvrage. Des trahisons, une histoire d’amour, une vengeance tiennent le lecteur en
haleine tout au long des 522 pages de ce roman historique.
La prochaine parution de François
Lequiller, en cours d’écriture, aura pour lieu d’action le village de Trelly sous la Révolution.
LA
MANCHE LIBRE CHERBOURG
François
Lequiller, auteur : "Le Cotentin est devenu ma région d'adoption"
Livre. L'auteur François
Lequiller, Normand d'adoption, publie aux éditions Interservices - Eurocibles Le projet Cœlacanthe, un roman d'espionnage aux multiples rebondissements, sur fond de construction du Redoutable, le
célèbre sous-marin cherbourgeois.
Publié le 26/01/2022 à 14h59 - Par Jean
Rioufol
L'auteur François Lequiller collabore avec son épouse
Elisabeth, qui illustre ses ouvrages.
François
Lequiller, auteur du projet Cœlacanthe.
Pouvez-vous vous présenter
?
"Après avoir fait une
carrière à l'Insee, j'ai été en poste dans plusieurs organisations internationales et, à ce titre, j'ai roulé ma bosse en Afrique, en Europe et aux États-Unis. Je suis marié à Élisabeth, mon
illustratrice, et j'ai deux enfants".
Quels sont vos liens avec la région
?
"Depuis 22
ans, j'ai acheté une maison dans un petit hameau, entre Coutances et Granville, le Cotentin est devenu ma région d'adoption. Il a inspiré la plupart de mes romans. J'ai raconté dans la
trilogie Le Pont de la Roque les aventures d'Isabelle Colas, mon héroïne inspectrice de police, tandis que, dans ma trilogie Les Dunes du Cotentin, j'ai fait
découvrir la saga de la famille Marie, originaire d'un village de notre côte ouest, au parcours aussi brillant que tragique. Dans Amaïké, un conte de fées pour adultes, j'ai rapporté
l'histoire extraordinaire, mais vraie, d'une jeune indienne d'Argentine dont le destin, au XIXe siècle, a croisé celui de
notre beau pays. Ce roman vient d'être publié, en espagnol, à Buenos Aires" !
Un mot sur votre nouvel ouvrage
?
"Le projet
Cœlacanthe est mon 8e ouvrage. Il y a deux
histoires dans ce livre : celle d'une veuve cherbourgeoise dont le mari, communiste, a été fusillé par les Allemands et qui traque celui qui l'a dénoncé. Celle de son fils qui, 10 ans plus tard,
en 1960, rentre à l'arsenal et découvre le monde extraordinaire des sous-marins. Les deux histoires se télescopent avec l'entrée en lice du KGB, dans le contexte d'une guerre froide qui devient
brûlante avec la crise des missiles de Cuba".
Lecture : 3 idées de livres écrits par des auteurs de la Manche et du Cotentin
Si vous aimez la lecture, cette semaine, on vous propose trois nouvelles idées qui nous viennent d’auteurs du Cotentin et de la Manche.
Dans le projet Cœlacanthe, l’auteur nous plonge dans le milieu très fermé des ingénieurs et des sous-mariniers, tout en vous surprenant par des rebondissements totalement inattendus.
Parce qu’il n’y a pas que les écrans dans la vie, aujourd’hui, on a décidé de vous parler des auteurs de la région qui sortent un livre.
Trois styles, trois ambiances, il n’y a plus qu’à faire son choix.
Bonne lecture !
1. Pour les fans de sous-marins
Le projet Cœlacanthe de François Lequiller est un roman d’espionnage qui plonge les lecteurs en pleine guerre froide, au moment où De Gaulle prend la
décision de lancer l’ambitieux programme, appelé Cœlacanthe, de sous-marins
nucléaires lanceurs d’engins, les fameux « SNLE ».
Un roman qui plaira à la fois aux Cherbourgeois qui seront séduits par le fort
ancrage local, aux passionnés d’Histoire qui apprécieront la qualité de la
documentation qui sert de toile de fond aux romans, et enfin aux amateurs de
littérature qui se laisseront emporter par une histoire palpitante qui tient en haleine jusqu’à la dernière page.
Sympathique article
dans la Presse de la Manche
du 6 janvier 2022.
La
Manche Libre
Trelly.
Un voyage en Russie avec le nouveau roman de François Lequiller
Auteur. François Lequiller,
auteur, vient de publier son huitième roman, " Le projet Cœlacanthe ". Sa femme Elisabeth l'a illustré de ses aquarelles.
Publié le 29/12/2021 à 09h39
François Lequiller et son épouse Elisabeth. Elle a illustré
de ses propres aquarelles la couverture et les chapitres du roman de son mari.
François Lequiller et
sa femme Elisabeth sont tombés amoureux, vingt ans auparavant, de leur région d'adoption, située entre Coutances et Granville. C'est dans le petit village de Trelly qu'ils se livrent à leur
passion, l'écriture pour lui, la peinture pour elle. François est un auteur prolifique. Il vient de faire publier son huitième roman, " Le projet Cœlacanthe ". Ce livre
d'espionnage emmène le lecteur de Cherbourg à Toulon, de Moscou à Cuba, et le plonge en pleine Guerre Froide, au moment où le général de Gaulle prend la décision de lancer l'ambitieux programme,
appelé Cœlacanthe, de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. A cette époque, bien décidés à conserver leur avance sur la France, les Américains et les Russes surveillent de près les
innovations des ingénieurs français. Une autre histoire, qui remonte à la guerre et à la Résistance, va s'entremêler à l'intrigue principale.
Dès la présentation de l’ouvrage et au fil de la lecture, on pense inévitablement au livre de Jean-Christophe Rufin. Il y a juste un petit glissement géographique du Brésil vers
l’Argentine et, de ce côté-ci de l’Atlantique, du Pays de Caux vers le Sud de la presqu’île du Cotentin.
Tous les ingrédients nécessaires à vous tenir en haleine sont servis : l’exotisme des lieux et des personnages avec la cruauté de ce qui a fait l’histoire des soumissions des peuples
indigènes d’où est issue l’héroïne, Amaiké. L’implantation de la civilisation avec ses représentants qui s’organisent à reproduire l’Europe sous d’autres latitudes. Et puis bien sûr la
confrontation des personnages et des institutions, valsant entre soumission et séduction.
Le lecteur est vite captivé, séduit, entraîné par cet amalgame bouillant de luttes et de passion.
La valeur historique est incontestable, car comme dans tout bon roman du genre, les fondements sont sûrs, travaillés, et on se laisse à croire qu’un enchaînement de tant de situations
inattendues revêt la crédibilité la plus convaincante.
Les peuples du Sud de l’Amérique, d’avant et de pendant la conquête, sont moins connus et moins médiatisés que leurs cousins du Nord. Détenteurs de moins de richesses, ils n’ont pas connu
le même « succès », avec les plus grands guillemets qui puissent être.
François Lequiller avec son « Amaiké »,
œuvre à révéler les indiens Mapuche. Puis dans les pas de Barbey d’Aurevilly, brosse les mœurs de cette catégorie de hobereaux, mi-terriens mi-marins, propre à la grande presqu’île
normande.
Déjà la mondialisation va opérer des rapprochements de ces individus si différents. C’est, en mots simples, un ouvrage captivant, agréable à lire, plaisant à s’en sentir enchaîné pour ne
pas le lâcher ! Les illustrations d’Elisabeth Lequiller confortent au passage l’attention portée au lecteur.
Publié en août
2020
LE REVEIL NORMAND
13/7/2020
Lecture, Amaïké, un roman qui transporte le lecteur de l’Argentine au cœur de la Normandie
Amaïké, un roman d'amour historique qui relie la douce contrée du Cotentin et la sauvage pampa argentine écrit par François Lequiller.
Amaïké est un roman d’amour historique qui fait le pont entre l’Argentine et la
Normandie, entre des terres arides de l’autre bout du monde et la nature foisonnante du Cotentin.
Nous sommes en 1872. Deux mondes séparés par l’immense océan Atlantique vont se dessiner peu à peu.
D’un côté, le monde étonnant, animiste, brutal et tragique des Indiens « mapuches » de la pampa argentine, au
pied de la Cordillère des Andes. De l’autre, le monde aux traditions séculaires des paysans et des hobereaux de la
Manche qui se transforme sous l’influence de la IIIe République et de la révolution industrielle.
Un roman inspiré de faits réels
François Lequiller a découvert le récit d’un voyageur français, Émile Daireaux, originaire de Courcy (Manche) et dont le père a fondé une ville argentine qui porte son nom. La ville de Daireaux est
jumelée avec Coutances, cela fait donc un écho moderne à cette histoire ancienne.
Il raconte une partie de la vie d’une Indienne, adoptée toute jeune par l’ambassadeur de France à Buenos Aires.
Pour donner naissance à Amaïké, l’auteur a trempé sa plume dans la vie de « Lokoma » pour s’inspirer de son parcours extraordinaire, mais en
lui insufflant une touche de romanesque et en laissant libre cours à son imagination.
Dans « Amaïké », son septième roman publié aux Editions Eurocibles qui est un éditeur normand, François
Lequiller fait frémir ses lecteurs(trices) avec le sort d’une très jeune héroïne indienne plongée dans les guerres d’une violence inouïe au sein de l’Argentine conquérante et sans pitié des
années 1870.
Pratique : Amaïké de François Lequiller, un roman disponible dans toutes les librairies de Normandie. Editions Eurocibles, 25 €.
La presse de la Manche
16/7/2020
LIVRES.
Sortie du roman historique « Amaïké » Romance entre l'Argentine et Coutances
FRANÇOIS
LEQUILLER nous
transporte entre l'Argentine et Coutances avec son nouveau roman Amaïké disponible aux éditions normandes Eurocibles.
Dans
les années 1870, le massacre des Indiens fait rage dans la région de Buenos Aires où vit l'héroïne. De l'autre côté de l'Atlantique, un jeune aristocrate normand veut s'échapper d'un destin tout
tracé. Par un événement inattendu, leurs destins vont se croiser. Un scénario très original, pourtant inspiré d'une histoire vraie. « Cette jeune fille a réellement existé, sous le nom de Lokoma
» explique François Lequiller. « Le texte a été rapporté par un explorateur français de l'époque, Émile Daireaux. Son père a fondé une ville qui porte son nom et elle est même jumelée avec
Coutances de nos jours ! ».
Entre
réalité et fiction
Le
nom de l'héroïne a été modifié. « Comme l'histoire est assez romancée, je ne voulais pas garder le prénom original » justifie l'auteur. « J'ai regardé tous les prénoms féminins du peuple Mapuche
et j'ai choisi celui-là, il avait une belle consonance » explique-t-il. « Un mythe Mapuche de ce prénom existe, il est raconté dans le livre ».
De sa
plume, François Lequiller dresse un portrait précis du Cotentin au XIXe siècle.
Le résultat d'un long travail de documentation historique en amont. « Je me suis beaucoup rendu au Quai Branly à Paris, pour en savoir plus sur le peuple Mapuche. J'ai aussi fait des recherches
sur Coutances et sa situation à l'époque ». Un travail fait avec plaisir pour ce passionné. « J'adore plonger mes personnages dans l'histoire et m'y plonger aussi par la même occasion. Je ne
connaissais pas du tout les Mapuches avant ».
Inspiration
normande
Sa
passion pour l'histoire est liée à son envie de transmettre. « Mes romans sont très documentés et accessibles à la fois. Il arrive parfois que j'apprenne des choses aux gens d'ici »,
plaisante-t-il.
Ayant
travaillé autour du globe, c'est la Normandie qui a su conquérir son coeur... et l'inspirer. « Je travaillais à l'INSEE, rien à voir avec l'écriture » ajoute-t-il en riant. C'est en voyant
l'émotion des habitants lors des cérémonies du Débarquement que lui vient le déclic. « La région m'a donné envie d'écrire. » Preuves en sont ses deux trilogies successives, Le Pont de la Roque et
Les Dunes du Cotentin.
L'écrivain est en
ce moment en pleine écriture de son prochain roman, à paraître l'année prochaine. « Il va se passer entièrement dans le Cherbourg des années soixante, à l'Arsenal » confie-t-il avec mystère. Un
huitième ouvrage attendu avec impatience par ses lecteurs.
Granville. Un
amour impossible en pays granvillais
Ouest France,
12/7/2020
Dans son roman, François Lequiller développe une romance
inaccessible entre un aristocrate granvillais et une indienne d’Amérique latine, inspirée de faits réels.
« Amaïké est basé sur une histoire vraie qui relie de
manière étonnante et merveilleuse les deux rives de l’Atlantique », explique, fasciné, François Lequiller. À partir d’un article publié par l’explorateur Émile Daireaux, l’auteur
découvre cette romance entre une indienne de la tribu des Mapuche, et un aristocrate de Granville.
De l’Argentine au Cotentin à la fin du
XIXe siècle, il a retravaillé ce qu’il veut être
« un conte de fées pour adultes »,qui narre la rencontre amoureuse entre les deux individus. Ils font d’ailleurs face à un dilemme qui les freine en raison de leur condition
sociale opposée, alors que les familles préparent des mariages arrangés.
Beaucoup de réalisme et de
documentation
Le tout dans le pays
granvillais, « sur les plages, dans les dunes ». Mais aussi dans la ville de Granville même puisque « Amaïké habitait dans l’hôtel de l’Amirauté dans la Haute-Ville,
à l’époque où Granville commençait à devenir une station balnéaire connue ».
Ayant le souci du détail, François
Lequiller s’est beaucoup documenté sur les Mapuche, en se rendant au centre documentaire du Musée du Quai-Branly et avec des livres d’histoire de la région ».
Ce septième roman est, comme toujours,
agrémenté d’aquarelles réalisées par son épouse Élisabeth.
Vendredi 17 juillet
2020, François Lequiller
sera en dédicace à la librairie Monaco du Nord, 26, rue du Docteur-Letourneur. Amaïké est paru aux éditions Eurocibles et est en vente (25 €) dans les libraires de
Normandie.
C’est peu de dire que François Lequiller voue une
adoration pour l’histoire. Cet ancien inspecteur général de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), auteur de livres sur l’économie, passe désormais son temps à
écrire des romans historiques, bien au calme dans sa maison de Trelly. Le dernier en date, Amaïké, fait voyager le lecteur entre l’Argentine et le pays de Coutances, à la fin du
XIXe siècle.
Un Normand et une Mapuche
« Ce roman est l’histoire romancée de Lokoma
d’Annoville. On me l’a racontée, puis j’ai creusé et rencontré une personne qui m’a donné beaucoup d’informations,raconte, avec passion, François Lequiller. J’ai changé les noms
et beaucoup romancé pour ne pas créer de malentendus. Ce n’est pas une biographie. »
À travers l’histoire d’amour qui a réuni un
aristocrate normand à une indienne Mapuche, l’auteur nous fait découvrir les mœurs d’une communauté de la pampa argentine et la vie campagnarde d’un hobereau de notre région. En pleine révolution
industrielle et au cœur des massacres des Indiens par le tout jeune gouvernement argentin de l’autre côté de l’océan, deux jeunes, que rien ne prédisposait à une rencontre, vont finir par faire
tomber les tabous et les idées bien pensantes de l’époque.
François Lequiller a passé de « nombreuses
heures à consulter les archives du musée du Quai-Branly, musée des Arts et Civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques », pour se familiariser avec la culture Mapuche. De
Lokoma, on ne connaît que sa vie à partir de son mariage en Normandie, mais rien de son ascendance. « Je l’ai inventée, mais les faits historiques sur l’extermination des indigènes sont
réels. Par contre, j’ai fait exploser cette histoire en construisant la personnalité de mon héros dont le père est franc-maçon. Il fallait qu’il puisse tomber amoureux de cette jeune
indienne ! »
L’écriture est fluide et assez surprenante dans les
passages violents concernant les Mapuche. Les aquarelles qui illustrent les têtes de chapitre sont signées d’Elisabeth Lequiller, visibles en couleur sur le site Internet
www.françoiselisabeth.fr
Amaïké,éditions Eurocibles, 25 €.
LES LECTURES DE CANNETILLE
BLOG LITTERAIRE
31/5/2020
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/
A la fin des années 1870, après le massacre de son clan lors de la conquête des terres sous domination mapuche par l’armée argentine, la très jeune Amaïké
est adoptée par l’ambassadeur de France à Buenos Aires. A l’adolescence, elle viendra parfaire à Paris l’éducation de jeune aristocrate française qu’elle est devenue, et finira par rencontrer
l’amour en la personne de Constantin de Mareuil, descendant d’une noble famille de la Manche, qui l’épousera envers et contre tous les préjugés.
François Lequiller s’est inspiré de l’histoire vraie de l’amérindienne mapuche Lokoma, relatée en 1886 par Emile Daireaux, explorateur et journaliste français originaire de la Manche. Il a laissé
libre cours à son imagination pour nous emmener dans sa version largement romancée, qui, sérieusement documentée et servie par la fluidité de sa plume, offre un moment de lecture agréable et
captivant.
Au global très idyllique, puisque le récit choisit de nous charmer par une interprétation très positive de cette histoire, abordant assez discrètement le déchirement qui a sans doute longtemps
torturé cette amérindienne violemment coupée de son identité première, tout comme l’ostracisme auquel elle a indubitablement souvent dû être confrontée, ce roman prend des allures de conte
merveilleux, où l’on s’immerge tour à tour, avec le même plaisir, dans la pampa argentine ensanglantée par ses terribles guerres génocides, et dans le paisible bocage manchot que connaît si bien
l’auteur.
Le versant sud-américain du roman est l’occasion de découvrir des événements historiques parfois surprenants - comme la construction des 374 kilomètres de la Tranchée d’Alsina, ordonnée par le
ministre argentin du même nom pour servir de limite aux territoires non conquis et empêcher les vols de bétail -, en tout cas profondément dramatiques puisque la Campagne du Désert du général et
futur président Julio Argentino Roca fut lancée dans l’intention d’exterminer les populations autochtones. Le roman s’attache aussi à restituer des éléments du mode de vie mapuche, dans une
évocation crédible à un détail près : je ne suis pas sûre que le jeune Nahuel ait répugné autant à certaines pratiques de chasse, sans doute tout à fait naturelles pour un enfant amérindien de
l’époque ?
J’ai pris grand plaisir à cette lecture au charme certain, agréablement souligné par les jolies aquarelles d’Elisabeth Lequiller. Ce livre est une invitation réussie au voyage, historique,
géographique et culturel, et une interprétation personnelle plutôt enchanteresse d’une histoire véridique d’un grand intérêt. (3/5)
Un grand merci à François Lequiller pour le privilège de son service presse.